LES MUSICOGRAPHIES
Cédérom pour Macintosh. Conçu par Dominique Besson.
Editeur : INA-GRM, 38e Rugissants et Mois du graphisme d'Echirolles, 1995.

Les premières transcriptions d'écoute interactives, réalisées en 1995-96.

Voir le son, entendre l'image, toucher la musique.

Les Musicographies sont des objets curieux. On peut les voir d'abord comme onze tableaux animés, réalisés par l'auteur, et suscités par autant d'extraits musicaux choisis par lui de façon éclectique. Contrairement à de nombreuses oeuvres clefs de l'art contemporain, ces tableaux ne sont pas seulement inspirés par la musique. Ils cherchent à orienter celui qui les observe dans l'écoute d'exemples musicaux particuliers. En ce sens, les Musicographies pourraient être lues comme des partitions musicales. Et pourtant, elles échappent là encore aux classifications, en se distinguant de l'écriture savante. Elles ne sont pas destinées à être exécutées par un instrumentiste, et il n'est pas nécessaire de connaître le solfège pour les comprendre. Il suffit de s'y laisser entraîner, par l'évocation intuitive de l'image, du symbole, vers une écoute renouvelée, éclairée, d'une réalité sonore parfois complexe. Pour plonger dans cette expérience, les Musicographies sont mises en scène. Sons et images sont projetées dans la pièce. La correspondance entre le temps musical et l'espace graphique est confiée à l'horloge exacte d'un dispositif informatique, qui va suivre du doigt chaque trait, chaque signe pour le faire découvrir au fil de l'écoute. Pour apprendre à reconnaître cette signalétique, un écran tactile permet au visiteur de toucher lui-même la représentation et d'y associer dans l'instant, donc par instinct, le fait musical. L'interactivité, maître mot de la technologie contemporaine, vient ici servir l'enjeu essentiel d'une nouvelle forme de lecture.